05 Nov 2016, 11:04

Des choix déterminants
Ft. List
J'observe les mouvements de foule après l'annonce d'Aelita. Elle n'aurait jamais du dire ça, pas ainsi, pas aujourd'hui, pas de cette manière. S'il y a bien une réponse que je tiens responsable pour cet incident, c'est elle. Elle ne connait pas Phoenix, elle n'a pas la moindre idée de comment elle réagit en cas de blessure. Phoenix est comme moi, comme une sœur jumelle, souffrant de l'intérieur parce qu'elle n'a personne, pas même son frère, qui n'a jamais été vraiment présent pour elle. Je pousse un long soupir une fois le vacarme terminé.
Je toise Thaor lorsqu'il s'explique, mais mon regard à son égard se durcit. Il ne connait pas Phoenix, il devrait pourtant remarqué qu'elle est comme moi je l'étais, à une époque. Je me lève et je le toise de haut en bas.
Je n'adhère pas à ce que tu dis, Thaor, je rétorque sèchement. Chaque personne n'est pas forcément apte à s'en sortir seul, tu devrais le savoir. J'ai eu besoin d'aide, Aelita aussi. Theodor a rencontré Aelita et en fait sa thérapie. Nous, les êtres humains ou les anges peu importe, nous nous soignons au contact de nos proches. Phoenix n'a eu qu'un frère absent pour elle parce qu'il avait bien trop de responsabilité pour penser à sa petite sœur débrouillarde.
J'observe les personnes restantes et je m'adresse à Olaf.
Fais ce qu'il faudra avec Darinn, je vous fais confiance.
Je pousse ma chaise et j'adresse un bref regard vers Aelita.
Ton optimisme face à une union ne peut fonctionner ici. Il faut donner du temps à chacun pour accepter notre alliance. Quand on a vécu autant de temps à Terra, on ne peut pas prendre en compte la souffrance imposée par ton peuple. Laisse du temps, au temps.
Je range violemment la chaise sous la table et je tourne le dos au reste de la salle.
Le conseil est terminé, faites ce que vous avez à faire et reposez-vous. Je vais prendre l'air. Darinn, je te verrai demain matin à la forge, j'ai besoin de toi.
Je n'adresse pas un regard à Thaor qui me fait bouillir de colère et je quitte la salle. J'ai besoin d'être seule, quelques instants, quelques heures. Trop de questions se présentent à moi, trop de chemins possibles dans ce vaste néant.
Qui donc pourrait comprendre la détresse dans laquelle vit ce monde ? Je passe devant un couloir enflammé où l'agitation règne, mais je ne m'y attarde pas. Je disparais dans Mortifia, à la recherche du calme.
© Rey 2016

Rey

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