Une route parsemée d'embuches [ft. Aelita, Thaor et Gérald]

[Frejalla Heres]

Une route parsemée d'embuches. FT. Theodor, Thaor & Gérald

Je n'entends plus rien, je ne vois plus rien. Je tourne la tête dans tous les sens lorsque Theodor s'aventure jusqu'à moi. Il me parle car ses lèvres bougent mais je ne comprends rien. J'ai la tête qui tourne et je me sens terriblement fatiguée. Theodor me soulève mais je ne maitrise plus ni le ciel ni la terre. Je récupère mes facultés, petit à petit j'entends mais la douleur que je perçois l'instant d'après est insupportable. Qui a donc bien pu me tirer dessus ? Je suis trainée à l'intérieur de la maison et intérieurement, je maudis le monde entier et je crie. On me couche sur une table, on me parle mais je ne comprends que la moitié des mots. Une nouvelle explosion retentit jusque dans la maison où nous nous trouvons et mes deux acolytes disparaissent de mon champ de vision. Je tombe à la renverse, entrainant la table avec moi. Je rampe pour me cacher alors que des coups de feux sont échangés jusqu'à notre hauteur. J'aperçois alors, au sol, le jeune délinquant alias Gérald. Il a été touché, lui aussi et il tente de ramper jusqu'à l'intérieur de la maison. Il me voit tout comme je le vois mais ai-je envie de prendre le risque d'être touché par une nouvelle balle pour lui ? Puis-je le regarder en prendre une autre alors que j'aurais pu l'aider ? Je cherche Thaor et Theodor du regard mais ils ne sont pas dans mon champ de vision. Je m'avance, poussée par le courage et par ma combativité. Je traine Gérald jusqu'à l'intérieur de la maison malgré l'immense douleur dans mon épaule et je le glisse à l’abri des coups de feux. Je lui adresse un regard, une fois que nous sommes en sécurité. Y a pas de quoi, je réponds douloureusement. Je l'abandonne sur le côté, partant à la recherche de Theodor et Thaor. Je rampe à quatre pattes pour ne pas recevoir une nouvelle balle lorsque j'entrevois Theodor, non loin d'ici, probablement à ma recherche. Je cours sur mes genoux et mes mains dans sa direction lorsque quelque chose explose juste au-dessus de ma tête. De nombreux éclats de verres gisent au sol et plusieurs fragments se glissent dans mes mains et mes genoux. Je fais la moue lorsque tout à coup, les coups de feux cessent. Je me redresse péniblement et j'aperçois Theodor. Nos regards se croisent et n'y tenant plus, je titube jusqu'à lui. Je me jette littéralement dans son étreinte, à bout de force et avec la sensation que chacun de mes os va se briser. J'ai eu si peur, non seulement pour moi, mais pour lui. Je reste muette alors que son odeur se glisse dans mes narines et que je m'en délecte. Tu m'as sauvé, je murmure. Tu es fou, ne prends plus de risques comme ça, tu aurais pu être touché. La douleur qui fait vibrer mon épaule, mes mains et mes genoux n'est qu'un souvenir à l'idée de le savoir en bonne santé.

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