Confidences à deux.

[Frejalla Heres]

Confidences à deux. FT. Theodor.

La peur d'être retrouvée m’envahis, mais surtout la peur que ma famille me considère comme morte, disparue. Peut-être qu'Anna ne pourra le supporter, peut-être que ma mère ne saura la protéger. Je n'aurais pas du partir autant de temps mais maintenant que je suis ici, je n'arrive pas à me décider à partir. Je n'en ai plus envie, mais mon cœur me supplie de retourner à Terra pour sauver Anna. Je me lève du lit et je me glisse timidement dans les bras de Theodor lorsqu'il revient. Je pousse un long soupir et je chasse ces idées tristes de ma tête. Tôt ou tard, il va me falloir quitter Mortifia, que j'en ai envie, ou non. Cette idée me rend triste et creuse un immense gouffre dans ma poitrine. Je recule d'un pas et je mémorise les traits de visage de Theodor, comme si je les voyais pour la dernière fois. Je vais devoir retourner à Terra, je soupire. Au moins pour donner un signe de vie, inventer une histoire, je n'en sais rien. Je reviendrais, quoi qu'il arrive. Je caresse la joue de Theodor et je lui souris tristement. Tu m'attendras, n'est-ce pas ? Je crois que mon cœur ne supporterait pas l'idée que Theodor s'en aille, que je ne trouve plus rien à Mortifia que le chaos et la détresse. Pire, je ne supporterais qu'il pose ses mains ailleurs que sur moi. Je me sens prise entre deux feux. Je ne sais pas encore ce que je pourrais inventer, ni même imaginer. Je ne peux décemment pas inclure Theodor ou Mortifia dans mon récit au risque de les mettre en danger. Comment réussir à mentir face à ma famille, face à mon père aussi intransigeant qu'il l'est ? Je vais devoir me creuser l'esprit. Si je ne réussis pas à les faire changer d'avis, je reviendrais ici. J'obligerais Anna à quitter Terra car elle n'a pas la moindre chance de survivre là-bas. Peut-être que je ne pourrais pas revenir, peut-être que mon père m'enferma dans une tour, va savoir. Je refuse de vivre là-bas, enchainée, sans toi et sous... Je lève la tête pour croiser le regard de Theodor. Sous cette dictature, j'ajoute. Parce que c'est ce que Terra est. Je me blottie à nouveau contre Theodor, la peur gagnant mon cœur.

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