04 Aug 2016, 21:12


Un combat pour un futur transformé.
Ft. Thaor Thorvald
Je suis si fatiguée, si lessivée, si vidée. Nous réussissons à gagner l'appartement et je dors, durant des heures, des jours, je n'en sais rien. Je me sens ailleurs, flottant dans mes rêves, rêvant de choses dont je n'oserais même pas penser. Je m'imagine en paix, loin d'ici, dans les bras de la seule personne sachant apaiser ma colère parfois si robuste.
Au petit matin, je m'éveille difficilement, réalisant que je me trouve dans mes nouveaux appartements. Je balaye la pièce du regard avec indignation et je pose alors les yeux sur Thaor. Il est toujours là et n'a pas fuis, je lui souris timidement.
Bonjour, lui dis-je d'un demi sourire.
Je me redresse tant bien que mal, j'ai des courbatures un peu partout. Je grimace mais je réussis à me lever. J'observe cette pièce qui n'est une parmi tant d'autres. Je toise Thaor du regard.
Ne bouge pas, je soupire.
J'appelle le premier garde que j'aperçois en dehors de cette grande chambre et il vient jusqu'à moi. Je croise les bras et je l'observe.
Gardien, prenez tout ce que vous verrez dans toutes les pièces de ce palais qui ne mérite pas de l'être. Vendez-les et entassez l'argent dans une grue.
Pourquoi une grue, madame ?
Pour lâcher l'argent sur Mortifia. Plus d'objets de valeurs, le minimum servira.
Et pour votre chambre, madame ?
Changez le mobilier, je n'ai pas besoin d'un lit en or. Préparez des meubles en bois.
Le garde s'active aussitôt et se lance avec d'autres gardes dans la fouille de toutes les pièces. J'adresse néanmoins un dernier regard vers le garde.
Laissez-moi seule quelques heures, je viderais moi-même la pièce.
Il hoche la tête en guise d'approbation et je ferme la porte. Je me tourne face à Thaor. Je l'aide à se relever et je le pose sur le lit. Il a besoin de se reposer un peu plus, même s'il semble vouloir prouver le contraire. Je m'allonge à côté de lui et je pose mon regard sur lui.
Je n'arrive pas à croire que cet homme était si riche, je murmure. J'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence ici, dans la misère. C'est horrible.
Je pose timidement le bout de mes doigts sur le visage de Thaor.
Tu m'as manqué, Thaor. J'ai cru que le vide dans mon cœur ne cesserait de me ronger.
Je baisse les yeux, boudant notre temps passé à se faire la gueule.

Rey

Prayer

