Les premières mesures

[Frejalla Heres]

Les premières mesures

Ft. Theodor Velscond

Je souris à Theodor, je le regarde en silence, regardant avec quelle volonté il est décidé à faire de cet endroit un havre de paix. Il est comme Rey et bien qu'ils ne soient génétiquement pas sur le même point, ils sont fait pour être une famille, c'est évident. Ils n'auraient pas pu former un couple, Rey est une âme torturée qui a besoin d'un homme comme Thaor pour soigner son âme, Theodor est un optimiste plein de bonne volonté, qui va de l'avant et avance grâce à lui-même. Je lève les yeux au ciel lorsqu'il évoque Terra.

Terra n'est plus à la famille Krow, je marmonne. Même si j'aimerais qu'il en soit autrement, je ne peux pas remettre les pieds là-bas au risque de disparaître, moi aussi.

En pensant à mes parents, je me demande s'ils ont déjà été exécutés, s'ils souffrent dans une prison s'ils savent qu'Anna est morte, s'ils savent que je suis en vie. Je chasse ses idées de ma tête pour ne pas m’effondrer aujourd'hui. Je ne veux plus m'écrouler.

Tu ne peux pas non plus prendre le risque de perdre des gens en essayant de voler le matériel de Terra. Même si je te dis où ils entreposent leur matériel, c'est dangereux. Je ne sais pas si je supporterais de t'y voir partir. A côté, le construire nous même, nous prendra des semaines, des mois.

Je pousse un long soupir et je dégage les mèches qui tombent sur le visage de mon amoureux.

Rey a fait ça parce que Gérald est un homme bon, au fond. Peut-être pour moi, également, je n'en sais rien. Je ne pense pas que Gérald soit un mauvais garçon, il est juste un peu borné. Il attire les problèmes également.

Je fais la moue en pensant à cette fameuse soirée, à ces menaces envers Gérald, envers moi. Je n'en ai pas parlé à Theodor pour lui éviter une crise, une colère, de la rage, mais peut-être vaudrait-il mieux lui dire.

Il y a quelques jours, je suis allée à l'hôpital avec Gérald. C'était juste après mon entretien, d'ailleurs. Nous avons eu quelques soucis, rien de grave !

Sa mine change tout aussitôt, frôlant presque la colère intérieure. C'est Gérald qui m'attire dans ses problèmes, Theodor risque de ne pas le supporter. Je pose ma main sur son bras, pour l'apaiser.

Ceux sont toujours les mêmes qui lui en veulent. Ils pensent que je suis sa copine et ils veulent me le faire payer, je suppose. J'évite de rester seule dans les rues, je n'ose pas sortir du centre stratégique, même sur le chemin de l'hôpital je ne me sens pas en sécurité. Ne t'énerve pas, d'accord ?

Je lui souris avec douceur de manière à l'apaiser et je caresse le dos de sa main.

J'alterne matin et après-midi, voir le soir, la nuit, une semaine sur deux. Demain, je suis de matin, tu pourras t'occuper l'esprit avec les autres.

Theodor me toise d'un regard bien étrange, peut-être est-il furieux, peut-être a-t-il peur. Il n'y a pas que ma vie qui est en danger avec les ennemies de Gérald, celle du bébé l'est également et j'en suis consciente.

©Aelita 2016