29 Jul 2016, 00:03
Un retour difficile.


Ft. Theodor Velscond


Ft. Theodor Velscond
Je souris à Theodor et je me tourne sur le côté pour pouvoir dormir. Je fixe le mur face à moi durant de longues et intenses minutes, peut-être heures. Il est difficile pour moi de fermer les yeux en espérant ne pas voir d'horreurs, ne pas voir le film de mes souvenirs, inlassablement. Je réussis toutefois à m'endormir quelques heures.
Au petit matin, Theodor dort profondément et je jette un œil à son visage. Il est si fatigué, mieux vaut ne pas le réveiller. Je bondis hors du lit et je sautille jusqu'à la cuisine pour préparer un petit déjeuner royal, de quoi lui faire plaisir. Je lui cuisine, je fais quelques tartines et j'empile le tout sur un plateau. Je prépare ma compote de pomme, je la fais chauffer, ajoutant quelques ingrédients pour donner un peu de goût.
Je trempe mon doigt dans la compote quand tout à coup, une violente nausée me prend. Je mâche difficilement la compote et je la regarde avec dégout. Je tourne brusquement les talons, filant telle une gazelle à la salle de bain. J'essaie de ne pas faire de bruit, mais je vomis tout ce que j'ai avalé de la veille. Me voilà encore mieux !
Je me laisse tomber sur le carrelage de la salle de bain, lavant ma bouche une fois que la crise semble passée. Je fais la moue, victime de mon propre corps. Je me lève et je me déshabille, je mérite une bonne douche !Je pénètre dans la douche, je lave mon corps de ma transpiration et je sors rapidement. Je me tourne devant le miroir pour contempler le visage que j'aborde, fatigué, abattu, mais s'accrochant à la réalité. Je pousse un long soupir et j'enfile d'autres vêtements lorsque quelque chose m'étonne. Je sourcille et je me tourne et retourne face au miroir.
Hm...
Je pose ma main sur ma poitrine et je descends le long de mon corps, guidant ma main jusqu'à mon ventre, légèrement arrondi. Je fronce les sourcils, mais je me secoue la tête. Je ne suis pas certaine de ce que tout cela signifie.
J'enfile les vêtements amples et je jette un coup d’œil à la chambre, où Theodor dort toujours. Je prends des chaussures et je quitte discrètement l'appartement. Je me rends à la boulangerie pour prendre un peu de pain, mais surtout auprès de l'infirmerie de secours. Les employés comprennent tout de suite où je veux en venir et me munisse le précieux sésame, le test de grossesse.
Je retourne dans l'appartement et je tombe alors nez à nez avec Theodor.
Je suis allée chercher du pain ! dis-je d'un sourire. Le petit déjeuner est prêt, assieds-toi, j'arrive dans un instant.
Je me dirige droit vers la salle de bain après avoir dérobé un baiser à mon amant et je ferme la porte à clé. Je reste enfermée durant de longues minutes jusqu'à avoir les résultats et lorsque ceux-ci tombent, je ne sais pas si je dois me sentir profondément heureuse, ou complètement dépitée et abasourdie. Je reste enfermée durant presque une heure.
La seule raison qui fait que cette grossesse est tenue est parce qu'après notre superbe soirée à Theodor et moi, j'ai passé trois semaines en compagnie de ma famille dans des conditions tout à fait optimales pour ne rien rater. Si j'avais su, aurais-je fait les choses différemment ? Un bébé, dans ces circonstances, n'est certainement pas le bienvenu. Seulement, s'il est là, c'est peut-être pour ça, pour me donner de l'espoir, pour ne pas que je ruine ma vie à me laisser mourir de tristesse et de haine.
Je jette le test dans la poubelle et je finis par sortir de la salle de bain. Theodor m'attendait sagement, certainement impatiemment non loin d'ici. Je lui souris tant bien que mal. Dois-je lui annoncer ? L'accepterait-il ? Je n'ai aucune idée de ce que je dois. J'esquive son regard et je me rends jusque dans la cuisine.
Le petit déjeuner n'a pas l'air de t'avoir plu, dis-je en boudant. Tu n'y as presque pas touché.
Son regard me toise, ne me laissant que peu d'ouvertures pour esquiver la conversation.
©Aelita 2016

“It’s love that makes you fight harder for what you want.”

